Conférence : Vers une société de consommation plus “responsable”?
Date :
Mercredi 22 Octobre 2014 à 18h
Lieu :
Agora du Cégep de Saint-Jérôme 455 Rue Fournier, Saint-Jérôme, QC J7Z 4V2
Dans le cadre de la semaine québécoise de réduction des déchets, les écocentres de la MRC de la Rivière-du-Nord, le Cégep de Saint-Jérôme et le CRE Laurentides, organisent une conférence gratuite sur la consommation “responsable”.
Spécialiste de la consommation, le conférencier Fabien Durif proposera une lecture originale du phénomène de l’obsolescence des produits. Cette conférence interactive (courtes vidéos et reportages, quiz/sondage avec l’auditoire) s’appuiera sur les différentes études menées par l’Observatoire de la consommation responsable et abordera les nouveaux phénomènes de consommation (consommation de seconde main, consommation collaborative) qui allongent la durée de vie des objets.
Résumé:
Aujourd’hui, bon nombre de marques, en particulier dans le secteur électronique, lancent de manière effrénée sur le marché des versions différentes de leurs produits. Ces stratégies ont pour conséquence d’inciter les consommateurs à remplacer des produits dont la vie utile n’est pas nécessairement terminée car ces derniers ressentent la nécessité de racheter de nouveaux biens.
Si l’on prend l’exemple du cellulaire, selon le rapport Obsolescence des produits high-tech – Comment les marques limitent la durée de vie de nos biens (Les Amis de la Terre, décembre 2012), sa durée d’utilisation est en moyenne de seulement 18 mois alors que sa durée de vie technique est de 7 ans. De même, les travaux de Cooper (2004) ont démontré que la durée de vie raisonnable d’un électroménager (d’après le consommateur) est d’au moins 2 à3 ans supérieure à l’âge auquel le consommateur s’en débarrasse.
Ainsi, de plus en plus de consommateurs donnent une fin de vie prématurée à leurs biens durables, non pas parce que ceux-ci ne fonctionnent plus mais tout simplement, pour des raisons de fonctionnalités techniques, esthétiques ou psychologiques, ils préfèrent acheter un nouveau produit. Comparativement à avant, ces produits sont plus accessibles financièrement, permettent de réaliser plusieurs tâches à la fois et surtout sont beaucoup plus sophistiqués technologiquement. Cela a favorisé les pratiques d’obsolescence économique des produits chez les consommateurs qui préfèrent remplacer un produit plutôt que de le faire réparer, notamment à cause du prix trop élevé de la réparation. Plusieurs effets néfastes sur l’environnement en découlent comme la croissance de la mise au rebuts de bien durables et des besoins en énergie : selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, de 20 à 50 millions de tonnes de produits électroniques sont mis en décharge chaque année avec un taux de croissance estimé en moyenne à 2,7% par an.
On parle souvent d’obsolescence dans les médias, mais attention, il y a deux types d’obsolescence : (i) l’obsolescence du point de vue du produit : baisse délibérée de la durée de vie d’un produit par le fabricant (modèle de l’obsolescence planifiée); (ii) l’obsolescence du point de vue de l’usager : raisons pour lesquelles l’usager se sépare d’un produit (qui vont différer selon la fin de vie du produit : soit technique, soit prématurée). Laquelle est la plus importante ? Ce n’est peut-être pas l’obsolescence planifiée ou programmée comme le mettent si souvent en avant les médias ou les associations de défense des consommateurs et de défense de l’environnement… Le consommateur est certainement bien plus coupable qu’on ne le pense…
Fabien Durif
Professeur agrégé au département marketing de l’ESG UQAM ; Directeur de l’Observation de la communication responsable ; Consultant – CBleue inc.
Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Lyon (B.A, M.A., France), Fabien Durif détient une M.SC en marketing d’HEC Montréal et un Ph.D. en administration du programme conjoint d’HEC Montréal, UQÀM, McGill et Concordia. Professeur agrégé au département marketing de l’ESG UQAM depuis janvier 2012, il a été auparavant professeur à la Faculté d’Administration de l’Université de Sherbrooke de 2007 à 2011.
Fabien Durif est un spécialiste de la consommation responsable et de la gouvernance éthique, il a publié à ce jour plus de 100 travaux scientifiques, notamment 23 articles dans des revues académiques (ex. Journal of Business Research, European Journal of Marketing, Internation Journal of Sustainable Development, International Journal of Market Research, Electronic Green Journal, Revue Française de Gestion, Revue Française du Marketing, Gestion); et 85 actes de colloques dans des conférences internationales (ex. Academy of Marketing Science World Congress, American Marketing Association, European Marketing Academy Conference, The European Institute of Retailing and Services Studies, Annual Business Conference Promoting Business Ethics, Association Française du Marketing).
Il a reçu le prix du Best Paper de l’American Marketing Association (2008), ainsi que le Prix de la Recherche 2013 de l’ESG UQAM (Prix Relève : meilleur jeune chercheur). Récipiendaires de plusieurs subventions de recherches internes et externes provinciales, fédérales et internationales; il collabore également dans de nombreux projets de transferts de connaissances avec des organisations.
Il intervient régulièrement au sujet de la consommation (en particulier la consommation responsable) et du commerce de détail en tant qu’expert dans les médias et les conférences professionnelles.